Dossier sur les brûlures

Selon Santé publique France, 9 cas sur 10 de brûlures résultent d'un accident⁽¹⁾. Et, en la matière, toute la population est touchée. Les enfants de moins de 5 ans représentent un tiers des hospitalisations pour brûlures, contre 46 % pour les 16-59 ans⁽²⁾. Les hommes, quant à eux, sont davantage touchés que la population féminine (64 % contre 36 %)⁽²⁾.

Par ailleurs, à l'arrivée de l'été, les brûlures, notamment superficielles, sont encore plus nombreuses… En cause : le soleil et les barbecues ! Alors, comment agir lorsqu'un patient est confronté à une brûlure superficielle ?

Quels sont les différents degrés de brûlures ?

Selon la gravité des brûlures, ces dernières sont répertoriées dans différents degrés :

• le premier degré correspond à un érythème douloureux se limitant à l’épiderme. Par exemple, l’érythème solaire (coup de soleil). La cicatrisation se fait en 2 à 3 jours. A ce niveau, le pharmacien a un rôle de conseiller auprès du patient ;
• le deuxième degré superficiel correspond à la destruction de l’épiderme. On note la présence de phlyctènes remplies d’un liquide transparent. Le lit de la brûlure sous la phlyctène est rouge vif. La membrane basale est intacte. La brûlure est douloureuse et cicatrise en 1 à 2 semaines ;
• le deuxième degré profond se caractérise par la présence de phlyctènes remplies d’un liquide transparent pouvant se rompre lors de la brûlure. Le plancher sous la phlyctène est blanc ou rosé et mal vascularisé. La membrane basale est plus ou moins détruite. Il y a un risque de surinfection. Il faut procéder à une vérification VAT (Vaccination anti tétanique). Les brûlures du deuxième degré profond nécessitent une hospitalisation et cicatrisent en 2 à 4 semaines;
• le 3ème degré de brûlure est la destruction totale de la peau incluant au minimum l’épiderme et le derme. On note la présence d’une nécrose cutanée (peau cartonnée) et l’absence de phlyctène. Le patient perd la sensibilité au niveau de la zone brûlée. Ce type de brûlure n’a pas de cicatrisation spontanée et nécessite une hospitalisation pour un traitement par greffe.

Même si une brûlure de 1^er et 2^ème degré superficiel n'implique pas systématiquement d'avoir recours à une équipe médicale, il est tout de même nécessaire de la surveiller et de la traiter correctement. Au-delà de pratiquer les premiers soins (nettoyage de la brûlure, application d’un antiseptique), le pharmacien doit également orienter le patient selon la gravité de la brûlure :

• Pour la brûlure du 1^er degré, l’objectif sera de soulager et d’hydrater en proposant une crème hydratante, pansement gel d’eau en plaque;
• Pour la brûlure du 2^nd degré, application d’une crème antiseptique pour éviter tout risque d’infection⁽³⁾.

Les critères de gravité d’une brûlure sont : la profondeur, la localisation et la surface atteinte. Cette dernière est exprimée en pourcentage de la surface corporelle totale (TBSA - total body surface area)⁽⁴⁾. Chez un adulte, lorsque la brûlure superficielle ne s'étend pas sur plus de 10 % du corps, elle peut être traitée en ambulatoire. C’est une brûlure mineure⁽⁵⁾. Entre 10 et 20 %, une hospitalisation plus longue est impérative. Au-delà de 20 %, les brûlés sont hospitalisés dans une unité dédiée (grands brûlés).

Comment traiter une brûlure superficielle ?

Lorsqu'une personne est confrontée à une brûlure superficielle, les bons gestes sont les suivants :

• enlever les vêtements (si non adhérents à la brûlure), les bijoux et les accessoires situés près de la zone brûlée;
• refroidir la brûlure avec de l’eau selon la règle des 3 « 20 » : filet d’eau à 20 degrés, positionné à 20 centimètres, pendant 20 minutes⁽⁶⁾;
• nettoyer délicatement la brûlure avec du savon doux et de l'eau;
• boire beaucoup d'eau;
• ne jamais appliquer de glace ou d'eau trop froide directement sur la brûlure;
• panser la brûlure avec un pansement anti adhésif et renouveler régulièrement le bandage;
• surveiller le début de cicatrisation de la brûlure et consulter immédiatement un médecin si celle-ci semble s'aggraver.

Quelles sont les complications à craindre ?

Lorsqu'il s'agit d'une brûlure superficielle, il est très rare que des complications soient constatées. Ces dernières interviennent plus souvent à la suite de brûlures profondes, du deuxième degré profond et du troisième degré. En effet, les brûlures peuvent alors entraîner la formation d'un tissu cicatriciel douloureux ou se surinfecter.

Très souvent, les complications des brûlures n'apparaissent pas immédiatement. Ces dernières peuvent prendre plusieurs jours avant de se développer. Par ailleurs, les aggravations de brûlures touchent davantage les jeunes enfants ou les personnes âgées. Il s'agit donc d'une population à risques, face à laquelle la vigilance doit être d'autant plus importante.

Pour sensibiliser le public au risque de brûlures liées au soleil, certains professionnels ont mis en place des applications spécifiques. À titre d'exemple, SoleilRisk est un dispositif qui a été conçu par le Syndicat national des Dermatologues, en collaboration avec Météo France. Son but : donner de bons conseils de prévention contre les coups de soleil, selon le type de peau de l'utilisateur et l'indice UV journalier de l'endroit où il se trouve.